THE MOUSE

Il ne sourit plus. Il ne parle plus. Il regarde à peine. Dans The Mouse, AFRO désacralise Mickey comme on décroche une vieille affiche trop lisse. Ce n’est plus la mascotte joviale de notre enfance : c’est un spectre fatigué, vidé de sa magie, suspendu dans un monde saturé de symboles.

Avec un trait nerveux, parfois presque violent, AFRO redonne à la célèbre souris une fragilité brute. Son visage est raturé, son corps malmené, ses contours disloqués par les strates de peinture, de graffiti et de marques spontanées. La saturation du fond — jaune criard, lettres anarchiques, éclats de rose — devient presque étouffante. The Mouse n’est plus chez lui. Il est ailleurs. Dans notre époque.

🖌️ Peinture acrylique, Posca, spray et éclats de collage fusionnent dans un geste instinctif et désinvolte. Chaque coulure, chaque griffure semble crier : « Laissez-le tranquille. » Ou au contraire : « Regardez ce que vous avez fait de lui. »

✊ Le titre, "The Mouse", sec et sans fioriture, sonne comme un procès. Mickey n’est plus un personnage. Il est devenu un objet, un produit. Et AFRO, en bon agitateur visuel, nous le renvoie dans la figure — brut, bousculé, humanisé.

🖼️ Une œuvre coup de poing qui dérange autant qu’elle fascine, et qui révèle — sous le mythe — toute la solitude d’une icône.